Être focus ou unfocus
Je vous propose une petite réflexion.
On a l’image de l’entrepreneur qui est focus sur un seul projet. On imagine qu’il faut se consacrer à notre projet éternellement, qu’il faut être un surhomme comme Elon Musk pour arriver à mener plusieurs projets de front. Il faut imaginer ça plus comme une succession de projets qui prennent toute la place, quelques heures, quelques jours ou quelques semaines.
Il faut être focus au début d’un projet, pour lui donner l’impulsion du départ. Prenons notre vélo, ce qui coûte énormément en énergie, c’est de démarrer, de s’arracher à notre immobilité. On appuie sur les pédales, tout en gardant l’équilibre. On démarre. Pendant cette phase, on ne peut rien faire d’autre, ni lâcher le guidon, ni boire, ni ajuster notre casque ou notre tricot. Vous êtes impliqué dans cette action à 100%. En quelques coups de pédales, vous êtes à votre vitesse de croisière. Passé cet instant, l’inertie prend le relais. Alors les coups de pédales se font moins forts, vous pouvez même, quelques instants, cesser de pédaler. Vous recouvrez votre liberté. Ce moment atteint, vous pouvez ajuster vos vêtements, manger une banane ou même lâcher le guidon. Dans la phase de lancement de votre projet, vous devez avoir cette intensité, ce focus sinon vous n’atteindrez pas cet objectif. Mais être focus c’est quelque chose dont vous avez besoin au début du processus. Vous avez une idée. Vous la testez. Vous l’adaptez. Vous la mettez en production. Vous la vendez. Vous cherchez des solutions à la marée de problèmes qui sans ça vous submergerait. Là vous ne pouvez pas faire autre chose d’autre, si vous le faites, les choses fondamentales ne seront pas faites.
Passée cette phase, si vous restez focalisé sur une tâche pendant 10 ans, vous allez vous emmerder. On a besoin de nouveaux projets. De nouveaux défis comme le disent les RH…
Si vous lancez votre premier projet, vous devez vous engager à fond. Parfois plusieurs mois. Une fois qu’il fonctionne, que vous avez vos fournisseurs, vos revendeurs, vos méthodes, vos processus, vous pouvez souffler. Un peu. Et si vous avez une opportunité immobilière par exemple, alors vous pouvez vous focaliser dessus. Pendant quelques semaines, ça pourra être votre tâche principale. Quelqu’un qui vous observerait aurait l’impression que vous vous dissipez. Mais votre première affaire est toujours fonctionnelle et toujours efficace. vous y revenez, mais moins souvent. Lorsque vous rencontrerez une nouvelle problématique dans votre première affaire, vous pourrez de nouveau vous y concentrer à 100%. Vous mettez en place un aller-retour entre des états d’intense focus sur une chose, puis sur une autre, puis sur la première à nouveau, etc.
Être unfocus pour alimenter ses réflexions
Il peut être bon, lorsqu’on a développé un produit, de regarder ailleurs, de faire un pas de côté. Pour s’inspirer. Pour s’ouvrir l’esprit. Si vous vendez vos services de montage vidéo, vous pourriez être inspiré par les systèmes industriels. Si vous vendez des bijoux, vous réduisez vos charges en mettant en place une gestion de stock inspirée des pratiques de Peugeot ou de Toyota. Tout peut être source d’illumination. Parfois c’est en repeignant la chambre de votre fils que vous apparaîtra, dans une illumination quasi christique, la solution à un problème qui n’aura rien à voir.
Sachez faire un pas de côté, ne soyez pas monomaniaque de votre business. Inspirez vous de tout. Mais quand vous vous attelez à une tâche soyez intense et concentré.
Conclusion
C’est avant tout une façon de regarder les choses. L’un jugera qu’il est focus sur un projet parce qu’il y pense tout le temps et l’autre parce qu’il y passe une heure par jour. Encore une fois, c’est une question de moyens. Si vous avez les moyens de déléguer, vous pouvez faire face à plusieurs projets, si vous êtes seul, vous devrez vous limiter.
Quoi qu’il arrive, mettez-vous au travail. Il n’y a que par l’action que l’on transforme une idée en réalité.
